Comme beaucoup de rappeurs underground du Midwest, Tech N9ne est spécialisé dans le rap hardcore tendance bizarre. Il fut l’un des rappeurs bien reconnus à Kansas City où il fait ses débuts dans la fin des années 90. Il a sauté le pas d’une major avec Anghellic (2001), que JCOR Entertainment a sorti avec le soutien de Interscope Records. L’album n’a pas trouvé un large public, donc Tech N9ne retourna à la clandestinité pour préparer son prochain album, » Le pouvoir absolu « …
2002 : Absolute Power
L’un des paroliers les plus originales dans l’univers du rap underground, l’énigmatique Tech N9ne (aka Aaron Yates) a posé Kansas City sur la carte du hip-hop à la fois par son travail avec des stars comme 2Pac et avec une tripotée de sons hardcores. Fatigué de se faire arnaquer par des labels indés sans envergure, Tech N9ne pris les choses en mains avec cet album sur son label Music Strange. Exprimant un dédain pour l’industrie du disque avec ses pratiques commerciales immorales, et la ségrégation sur les ondes radio, Tech N9ne ouvre Absolute Power avec le puissant « The Industry Is Punks ». La chanson est livrée sur un rythme speed, qui frappe comme un marteau de forgeron adouci par un chœur d’opéra :
» Here Comes Tecca Nine » est un hommage à Kansas City. » Imma Tell » [clip] utilise un échantillon vocal étrange dont les répétitions sonnent comme un ancien film de comédie italienne sur fond de conte urbain sur sa ville natale :
« Slacker » [clip] donne sa définiton de l’art et la manière de baiser la life :
» Slither « , basée sur l’expérience de N9ne dans les clubs de streap-tease, est une histoire d’horreur théâtrale avec des vampires sexy :
Tech N9ne, auto-proclamé fou, manifeste ses démons personnels par des thèmes comme « Trapped in a Psycho’s Body » :
Une saveur Middle-East sur » She Devil » (avec D-12 ), une chanson sur un protagoniste qui céde à la tentation avec des résultats désastreux :
Le point culminant d’Absolute Power est « Worst Enemy » avec des acrobaties vocales ponctuées par la colère et la confusion, il révèle l’identité surprenante de son « ennemi » à la fin du track…
Ce qui distingue Tech N9ne de ses homologues, c’est une capacité rare de changer son flow de rimes, en passant d’un habile saupoudrage à des mitrailettes sources d’absurdités, tel un DJ Screw vocal. Couplé avec son intelligente poésie cinématographique, Tech N9ne est un assassin cérébrale. Cet opus est un joyaux important et novateur, aussi originale que les débuts de Public Enemy.
2009 : Sickology 101
La suite « Misery Loves Kompany » de 2007, Sickology 101 est le deuxième album en collaboration, mais c’est secondaire. La force motrice de l’album est encore Kansas City : son comportement de malade, soit au club le week-end avec les dames, soit avec sa bande de casseurs. Des noms comme Krayzie Bone, Crooked I, et Chino XL sont invités, Big Scoob, Kutt Calhoun, et Krizz Kaliko sont de la famille, tous signés sur Strange Music. De l’horreur « régional » sur » Choppers Midwest » :
au pop-rap « In the Air » :
Tech est le fil rouge, en ajoutant son esprit sordide et des punchlines rebelles sur toutes les pistes. La production provient essentiellement de l’équipe créative de Jonas « Matic Lee » Appleby, Rob Rebeck, et Tramaine « Youngfyre » Winfrey, et les hooks sont nombreuses, avec environ un tiers d’hymne de follie. Cette effort bien léché est un coin étrange de l’underground, mais soyez sûre que Tech est rempli de tactiques de choc qui emmènent les fétichistes à un niveau supérieur avec son obsession maladive des femmes.
2009 : K.O.D
Ce qui est incroyable, c’est que cette deuxième sortie de l’année 2009 est aussi motivée et ambitieuse que la première. La grande différence est que KOD est un album concept racontant l’histoire du » King of Darkness » (avec un sample de musique classique) :
Divisé en trois actes : la colère, la folie, et le néant. Balançée avant l’intro, la chanson-interlude « Show Me a God » [clip] est géante : Tech traite de la santé défaillante de sa mère et offre une humble vision du cauchemard épique qui va suivre :
Three 6 Mafia est un choix judicieux pour donner le ton à leur travail sur le mystérieux « Demons » :
Tandis que le quatuor fantastique Big Scoob, Kutt Calhoun, Skatterman, et Bumpy Knuckles sont aussi les bienvenus sur le thème du traînage entre pote la nuit, » B Boy » :
Il devient terriblement sombre à partir de là, avec des victimes jetés « In the Trunk » (dans le coffre) sur une musique tout à fait envoûtante comme un charmeur de serpent :
Les problèmes du passé resurgissent dans » Killing You » :
Sachez que vous ne verrez pas de soleil et de lumière dans un album de Tech. Les fans qui se nourrissent du rappeur mi Eminem / mi Freddy Krueger ne vont pas être déçu, car il communique ses démons intérieurs comme jamais, et la musique de carnaval sanglant garde encore toute sa force avec le retour des favoris Ruben Armstrong, YoungFyre, et Robert Rebeck à la plupart des productions.
2011 : il vient de sortir son nouvel opus (« All 6’s & 7’s » il n’y a toujours pas Eminem dessus) !
Tech N9ne cherche à démontrer qu’il n’est pas un gourou. Sur « Technicians » et « Cult Leader », il casse sa comparaison avec la secte de Jim Jones. Ses fans habitent un pays imaginaire que l’on peut appeler « Strangeland », avec un hymne nommé « The Pledge ».
Tech N9ne est très mystique et certainement fou « Am I A Psycho » et « He’s A Mental Giant » sont là pour le démontrer. On observe Tech le clown alcoolique, le gangsta pimp, l’homme d’affaire ou tout simplement Aaron Dontez Yates, de son vrai nom, quand il aime sa tendre et chère « Mama Nem ».
« Worldwide Choppers » pour son côté chop, « I Love Music » pour son côté international (USA, Danemark et Turquie), c’est du mainstream efficace ! Par contre « Delusional » est un cri d’égarement.
Il manque Marshall Matters sur « So Lonely », pour fignoler sa presta exceptionnelle, surtout avec Mackenzie O’Guin, qui a 11 ans déchire autant que sur K.O.D.
A l’image de « Fuck Food », un biatch anthem avec Lil Wayne et T-Pain, les guests se comportent bien et Tech assure. « You Owe Like Pookie », par dans un sacré trip et Kutt Calhoun accompagné de Jay Rock maintienne la pression.
L’album se termine dans un déluge « If I Could » très grunge,« Love Me Tomorrow » et « Promiseland » achève ce masterpiece avec brio. Les refrains sont calés et les thèmes rondement menés. A mettre dans toutes les oreilles car c’est l’un des albums de l’année :