Classement 50 Meilleurs Rap US 2012 (50 à 33) [ÉCOUTER]

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Dans cet article, voici les pistes que tu peux écouter : 50. Kool John ft. DB Tha General & Plane Jane – “Full of Dat Weed” / 49. Vince Staples – “Twitch” / 48. Mista ft. Level & Young Ready – “Going Down (G-Mix)” / 47. Spaceghost Purrp – “Black God Mixtape Version)” / 46. Clyde Carson ft. The Team – “Slow Down” / 45. E-40 – “Function” / 44. Kirko Bangz – “Drank in My Cup Remix” / 43. King Foe – “F.O.E.” / 42. Zilla Rocca ft. Has-Lo & Open Mike Eagle – “Full Spectrum 2″ / 41. Odd Future – “Oldie” / 40. Amber London – “Lxx Mf Kxxy” / 39. Joe Moses – “Do it for the Ratchets” / 38. Angel Haze – “New York” / 37. Xzibit ft. Tha Liks – “Louis XIII” / 36. Flatbush Zombies – “Thug Waffle” / 35. Waka Flocka – “Rooster in my Rari” / 34. Kevin Gates – “Satellite” / 33. Nikki Minaj ft. 2 Chainz – “Beez in the Trap”…

50. Kool John ft. DB Tha General & Plane Jane – “Full of Dat Weed”

 

 

 

A la prod c’est Kuya Beats qui deal du bon synthé avec des basses profondes comme une grande inspiration dans un bang, laissant tout le loisir aux lascars de la Bay Area Kool John, DB tha General, et Plane Jane de balancer leur tchatche.

 

49. Vince Staples – “Twitch”

 

  

 

Tyler, The Creator n’aime carrément pas Vince Staples, alors qu’on rêverait de les voir faire un featuring ensemble… A l’écoute de cette piste, la différence entre les deux devient éclatante : le premier mord vos oreilles à chaque syllable, tandis que le deuxième les brule lentement mais surement… En tout cas ce « Twitch » contient des lyrics sournois bien desservis par la production inquiétante de Michael Uzowuru.

 

48. Mista ft. Level & Young Ready – “Going Down (G-Mix)”

 

 

Ceci est un avertissement : tâcher les Nike de quelqu’un peut vous couter la vie. La piste sonne les cloches dans tout le Bayou de Baton Rouge, où la criminalité n’a rien à envier à celle de Chicago. Ce sont les 3 MCs les plus hot de la ville et tu peux capter cette chanson sur Cain Muzik 2.0.

 

47. Spaceghost Purrp – “Black God (Mixtape Version)”

 

  

 

Dans le précédent classement je ventais déjà ce gars là… Tu peux pécho l’album God of Black EP Vol. 1 sur DatPiff et ainsi recalibrer tes oreilles sur l’ambiance vinyle/cassette d’une époque pas si lointaine !

 

46. Clyde Carson ft. The Team – “Slow Down”

 

 

Rare sont les rappeurs à revenir une fois la rhyme mise de côté. Il y a des exceptions comme LL Cool J, Rakim ou encore MF Doom. En 2012 aussi on voit qu’il y a une possibilité d’avoir une seconde vie en amérique : Tity Boi est devenu 2 Chainz avec un amphithéatre rempli chantant  » Bad bitch contest, you in first place « . Mais le retour le plus surprenant est celui de Clyde Carson, qui semblait promi à l’oubli après le boom de l’Hyphy de 2006. Ils reviennent avec un son smoothy façon DJ Mustard, dans une ambiance thizz et pimp façon Oakland. C’est comme ça que ça se passe en Californie du Nord.

 

45. E-40 – “Function”

 

 

E-40 se fout jamais de notre gueule. C’est l’un des rappeurs les plus prolifiques dans le game (The Block Brochure: Welcome to the Soil 1, 2, & 3 sont sortis le même jour). Quand les gens commencent à l’oublier, il lâche un hit. Sur « Function », il invite des pointures de tous les coins de Cali : Iamsu! vient de Richmond et YG de Compton… Puis il a enrolé Problem pour le refrain ! Le tout avec une bonne basse menaçante sur fond de slang misogyne…

 

44. Kirko Bangz – “Drank in My Cup Remix”

 

 

Kirko Bangz est une nouvelle tête à Houston, mais bon, là-bas le Screw fut tuné à toutes les sauces, à tous les tempos… Mais quand Big Moe se sert de tout ce syrup pour chanter, Bangz croonait sur la version original de « Drank in My Cup. Le remix simplifie encore un peu plus ce concept hip-hop, avec l’apparition d’un couplet de Juelz Santana qui s’évertue à nous rappeler quelle année c’est (références à « Lollipop » ? Injection de « swag » ? peu importe, ça marche). Le reste du temps il démontre l’étendue de sa supériorité « Tu es dans la party, je suis la party ». 2 Chainz est plus bref, mais décrit avec virtuosité les matins du lendemain du genre  » Tous les jours je me réveille, l’oreiller plein de son maquillage « …

 

43. King Foe – “F.O.E.”

 

Un peu de hardcore ? La mission de King Foe se situe entre MOP, Z-Ro et Trae… Faire de toi un animal et oublier le fardeau d’être un humain. Ce rap émerge de l’underground boueux, le flow est envoyé au travers d’un larynx écorché, cannibalistique. Voilà comment on peut décrire Foe, un rappeur qui ne souhaite pas devenir ton pote.

 

42. Zilla Rocca ft. Has-Lo & Open Mike Eagle – “Full Spectrum 2″

 

 

« Je porte de l’or, pas du bronze », une rhyme de Has-Lo sur « Full Spectrum 2 » faisant un parfait résumé de la montée en charge continue de Philadelphia Wrecking Crew. Zilla Rocca, Has et Curly Casto serrent les boulons depuis les deux dernières années vers un son plus festif et estival. Comme sur le précédent Full Spectrum, c’est le producteur Dr. Quandary qui opère mais il délivre une ambiance moins automnale, plus chaude. C’est la meilleure chanson de Zilla Rocca à ce jour, un block party qui engraine tout le quartier à bouger dans la rue.

 

41. Odd Future – “Oldie”

 

 

Ce posse cut fait partie d’une des meilleures mixtapes de 2012, une démonstration de plus de dix minutes assez cohérente pour justifier sa longueur. Ca fonctionne bien car tout le monde pète le feu. Tyler, The Creator ouvre et termine la session car il est le boss, et sa performance le prouve. Frank Ocean continue d’être grandiose malgré qu’il n’est pas un rappeur, Left Brain et Jasper Dolphin sont surprenant avec leur couplet back-to-back, et Mike est bien là. Quand à Earl Sweatshirt, il délivre un truc de ouf qui ébranlerait le hip-hop même si on n’avait jamais entendu parlé de lui.

 

40. Amber London – “Lxx Mf Kxxy”

 

 

Ce n’est pas une parodie ni un pastiche. Non c’est juste la principale chanson de l’EP « 1994 » interprété par London, avec le soutien de SpaceGhostPurrp. La boucle de piano et le synthé ont été samplé sur un obscur rap gansta de l’Ohio et ma foie cela donne un bon g-funk sans fioriture. C’est typique des prods Raider Klan. London est chez elle et il ne faut pas la faire chier. Et son clan est carrément fétichiste de l’old school ! Cela attise la critique, mais pas négativement quand c’est aussi bien exéxuté. London et Purrp porte ce style comme un gant à seulement 18 et 21 ans, et j’espère bien qu’ils vont continuer comme ça et créer des trucs super cool !

 

39. Joe Moses – “Do it for the Ratchets”

 

 

Joe Moses ne rappe pas pour se prendre au sérieux façon motherfucking. C’est cliché et pseudo-intellectuel comme pas mal de rappeurs et souvent c’est un peu de la tchatche. Non, Moses rappe avec la plus admirable des intentions : il le fait pour les ratchets, à base d’impétuosité et une bonne confection sonore bien ratchet signé Dijon McFarlane a.k.a DJ Mustard, un précurseur comme en témoigne cet article. Le beat est donc minimaliste, quelque part entre Halloween de John Carpenter et toutes les petites expressions métaphoriques misogynes un peu folles : « Mustard on Tha Beat hoe ». Y’a pas vraiment besoin que ce soit censé, c’est pour les ratchets…

 

38. Angel Haze – “New York”

 

 

Il y a pas mal de chose qui pourrait te faire détester Angel Haze. A commencer par son blaze qui sonne comme celui d’une actrice porno de chez Brazzers, avec une impression que sa famille possède quelques casinos. Mais il y a plein de truc que tu peux kiffer chez elle comme sa dextérité, son punch, ses références à la pop culture et ses punchlines malines, et son oreille pour le beat est assez développée pour avoir choisi un sample snap-clap de Gil-Scott Heron. On comprend pourquoi un label l’a drafté si rapidement.

 

37. Xzibit ft. Tha Liks – “Louis XIII”

 

  

 

Tha Alkaholiks sortent d’une époque rapologique simpliste, où la weed et la tise étaient les substances les plus populaires. On était dans une impasse avec la party music qui nous poussait à acheter des boissons alcoolisées hors de prix, des vodkas au parfum improbable et plus de poisons que dans une thizz party de la Bay. « Louis XIII » est un correctif bienvenue du presque endormi Likwit Crew (Xzibit, le fondateur King Tee, Defari, et Tha Alkaholiks). C’est le comeback de son fils prodigue à la voix caverneuse Xzibit et le seul membre à percer dans les charts, grâce à la cosignature de Dr. Dre. Le bon docteur est même aux manettes de cette modeste réunion. Les accolytes sont content de s’y retrouver. Ils délivrent une chanson à la saveur des vieilles boissons qu’ils évoques les unes après les autres. King Tee promet de boire toute la carte des vins, J-Ro a fait une réserve de 40s comme le frigo dans le clip « G-Thang ». Tash boit du Jack à côté de Nicholson au match des Lakers. Xzibit le mauvais cousin de la famille te prévient qu’il te niquera comme Saddam Hussein si tu l’énerves. C’est bière, biatch et conneries à volonté !

 

36. Flatbush Zombies – “Thug Waffle”

 

 

A première vue, difficile de devenir fan. Deux rappeurs hyperactifs sous acide avec la tronche vampirique d’un Method Man, la coupe de cheveux de Rodman et la barbe foisonnante d’un James Harden ? Avec une ambiance de film d’horreur sans budget ? Où est-ce que je signe pour la newsletter ? On a pas besoin de me convaincre de la valeur intrasèque de ce genre de groupe. Je suis du genre à penser que le navet cinématographique Birdemic Shock & Terror mérite sa place dans la culture. Si tu n’est pas convaincu, laisse moi te dire que « Thug Waffle » est simplement du hip-hop new-yorkais, underground, crade, avec une fine couche de boue des rues de Brooklyn. Meechy Darko et Zombie Juice sont des charsimatiques petits démons ponctuant leur couplet d’achat de cerceuil, de gobage de buvards d’acide et de références à Martin. Pendant ce temps là le producteur Eric Arc Elliot lâche une prod crasseuse à base de synthé, avec une nette influence Portishead et les pistes sonores des films d’horreur des années 70. Les pouvoirs en place considèreront que Flatbush Zombies n’est pas prêt de passer en radio mais ces gars là sont une des entrées les plus originales dans la scène underground N.Y. qui était en train de s’essoufler cette année.

 

35. Waka Flocka – “Rooster in my Rari”

 

 

Avant même de poser une mesure, Waka mentionne 3 fois Xanax. Quand finalement il commence, il dit « Je n’aime pas ton genre. T’es une petite salope de bourgeoise (I don’t like your kind. You’re a bougie ho) ». Comparé au reste de l’album, la chanson est un peu plus mélodique, mais c’est autant aggressif et wack que le reste. Tu peux facilement ajouter Waka Flocka à la vague croissante de jeune rappeur sous pharmacopée comme Danny “The Adderal Admiral” Brown et tous les rappeurs du south qui font une fixation sur la prométhazine. Il y a toujours un peu de tourmente psychologique dans le son de Waka. Pas au point de dire qu’il est mentalement dérangé, il a juste vu pas mal de merde et sa musique est une distraction momentanée. En tout cas “Rooster In My Rari” est une des chansons les plus fun de 2012 et sa morosité amplifie son impact.

 

34. Kevin Gates – “Satellite”

 

  

 

La chose la plus dure est d’écrire un hymne. Avec « Satellite », KVN Gates créa la version byzarre made in Baton Rouge de « Turn on the lights » de Future. C’est le soul rap fatigué triste-robot dans sa plus grande finesse – sans doute le plus gros hit que personne n’a entendu à l’extérieur de la Louisiane. Sans vidéo, le rip Youtube de cette chanson fit 1,8 millions de vues. Il est en 2012 le plus grand jeune rappeur de la Louisiane. « Satellite » est à la fois une chanson d’amour et une histoire à propos de s’échapper de la pauvreté. Il se met en scène dans un mythe self-made façon Luca Brasi. Les commentaires douteux à son encontre (le reléguant au statut de rookie) sont hors de propos car il a déjà une foule derrière lui.

 

33. Nikki Minaj ft. 2 Chainz – “Beez in the Trap”

 

 

“Beez In The Trap” est la preuve du pouvoir de la personnalité. Nicki Minaj peut rapper comme une pro quand elle veut. Mais “Beez” ne nécessite pas d’acrobaties verbales. Elle a seulement sa lèvre supérieure qui bouge et ça nique tout. Chaque syllable s’accompagne d’une espèce de ricanement sonore. Le refrain est une astusieuse paraphrase du “P.S.K.” et “Bitches Ain’t Shit” de Schoolly D. Le premier couplet contient certainement la plus grosse référence à Hulk Hogan dans le rap jusqu’à maintenant. La production est espacée, une évocation bienvenue des jours glorieux des Neptunes tout en étant complètement du troisième type. Les drums creux du producteur Kenoe percutent comme des bips de radar dans un tunnel, comme jamais on l’entend à la radio. Le second couplet est juste une dédicace aux états américains et aux villes connus pour la distribution de crack et ça fonctionne. Dans une année où tout le monde a son couplet de 2 Chainz, Nicki a le meilleur. Il fait référence aux jeans (“trousers”) et à sa LS450 (“doohickey”). Voilà ce que c’est de laisser un vieux de 35 ans prendre le mic. Delaware et Hoboken sont dans la place.

 

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