Les interviews écrites du rappeur Sofiane

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Hier, je publiais un billet sur Heuss, le nouveau Mister You, découvert par… Sofiane, un rappeur qui buzz énormément mais qui ne figurait pas encore sur Allo Rap ! C’était vraiment un manquement vu le bordel que ce rappeur a foutu dans le game depuis l’année dernière. Pour ceux qui veulent revenir dans le passé pour mieux comprendre le phénomène avant de lire la sélection de ses interviews découvertes sur la toile, voici son premier clip

RAPRNB.COM – 01/02/2017

Tu le dis en interview, aucun rappeur n’est ton père. Ton père, c’est Abdel-Kader, il habite à Aulnay-sous-Bois. C’est là que toi tu vois le jour ?

 

Le côté bagarreur dont tu parles, c’est quelque chose qui revient beaucoup dans tes textes. D’où ça te vient ? Dans Lettre à un jeune rappeur, tu parles de 13 bagarres en 20 jours…

Tu penses que ça joue dans ton approche du freestyle qui est presque guerrière, bestiale ?

Revenons à tes débuts dans le rap. Parle-nous de ces photos, du Sofiane de l’époque ?

Après cette période chez Karismatik justement, il se passe quoi ?

Quand on évoque cette période de ta carrière, après Blacklist 2, on parle souvent de traversée du désert… C’est pas vraiment le cas ?

Dans le visuel à partir de là, on voit beaucoup d’armes. A une période, tu étais plus mainstream et là, tu fais ce retour avec cette image. Ça paraît paradoxal…

Revenons sur 93 Empire, malgré le grand nombre de guests présents dans le clip, il n’y pas Fababy, ni Sadek…

Autre gros dossier, la phase dans l’épisode 10 sur Booba : “Je connais des mecs qu’ont 10 fois l’oseille à Booba.” Tu savais que ça allait faire parler…

Dans ton parcours, on t’a vu très proche de Rohff à une période… quelles étaient vos relations ?

Tu as finalement signé sur le label Capitol d’Universal, où va sortir l’album Bandit saleté. Cette signature en maison de disques représente quoi pour toi… une fin en soi ?

Enfin, pourquoi avoir choisi de citer Marion Maréchal-Le Pen dans l’album Bandit Saleté (sur le track Marion Maréchal)… Est-ce une façon de mettre un pied en politique ?

Raprnb.com
 

VRAIRAPFRANCAIS.FR – 17/02/2017

  Vrairapfrancais.frIl y a un buzz énorme en ce moment autour de toi, est-ce qu’aujourd’hui si je te dis que tu es une tête d’affiche tu es d’accord avec moi ?

 

L’objectif avec les épisodes #JsuispassechezSo était-il d’en réaliser 10 dès le départ ? Ou cela s’est fait au fur et à mesure que l’engouement montait ?

Ce n’est pas frustrant, après plus de 10 ans de carrière, que certains parlent de toi comme d’une révélation ?

Blacklist 2 était très ouvert musicalement, il était très abouti. Des featurings avec Léa Castel, des morceaux forts comme « Lettre à un jeune rappeur » , il y a eu un problème de distribution sur ce projet, il a fait moins de 4 000…

Aujourd’hui ton public t’identifie clairement grâce à #JesuispassechezSo , tu n’as pas perdu ton auditoire, au contraire tu l’as bien élargi. Le dernier morceau du projet « Tout le monde s’en fout » est un petit biscuit. Est-ce que ce morceau n’est pas finalement la parfaite synthèse entre Blacklist 2 et #JesuispassechezSo ?

Ça ne te casse pas un peu les couilles d’avoir fait des projets comme Blacklist 2 où il y une certaine forme de recherche musicale et de t’être pris la tête pour voir qu’aujourd’hui on ne te plébiscite quasiment que pour du kickage ?

Tu t’es repositionné en tant que tête d’affiche quasiment en moins d’un an, avec un buzz fulgurant. Est-ce qu’il n’y a pas la peur maintenant que tout ça retombe aussi vite ?

Justement en parlant de chiffres, tu viens de signer pour un gros montant chez Capitol, aujourd’hui nous sommes dans les locaux de Believe. Que s’est-il passé, tu devais un projet à Musicast ?

Ça avait l’air très clair entre professionnels, ne penses-tu pas qu’il y a une communication partielle au niveau du public, car nous avons tous pris #JesuispasséchezSo comme un « véritable » album pour finalement se retrouver avec 8 titres déjà connus. Peux-tu comprendre l’incompréhension à ce sujet ?

Cette incompréhension appartient seulement au petit monde de Twitter selon toi ?

Tu nous parlais tout à l’heure des objectifs de vues sur les épisodes, as-tu un objectif chiffré précis sur les ventes de ton projet ?

Le prochain est prévu pour quand ? Plutôt deuxième semestre ?

C’est Tefa qui réalise tes projets, lui c’est au minimum 30 000 ventes assurée. Aujourd’hui on peut dire que c’est ton directeur artistique, tu te vois changer un jour où il y a un rapport humain qui dépasse le cadre de la musique ?

Tu es sur bon nombre de featurings ces derniers temps, notamment celui qui rassemble une flopée de rappeurs sur l’album de Médine. Dis moi la vérité quand t’as vu la liste des rappeurs présents tu t’es dit « Faut que j’tabasse tout l’monde » ?

On a vu la manière dont tu as été accueilli dans les quartiers, on a l’impression qu’avec les rappeurs c’est quasiment la même chose…

Toi quand tu as commencé à rapper, il y a plus de 10 ans on ne rentrait pas dans un quartier comme ça…

VICE.COM – 15/03/2017

« Je connais des pédales qui font du son de caillera et des cailleras qui font du son de pédale » – tu te mets dans quelle catégorie ?

 

Le fait de te remettre ta dent, c’est l’influence de Rohff ?

Tu vas faire du son pour les boîtes où tu ne rentrais pas avant ?

Il y a eu une grosse évolution dans ta dégaine, avant quand t’avais des cheveux…

Tu dois porter des patches pour t’empêcher de faire du rap de chicha ?

Quand tu as vu Niro débarquer, tu t’es dit « ce salaud me pique mon boulot » ?

Tu penses pas qu’une cavale et une peine de prison manquent cruellement à ta carrière ?

Mais du coup, c’est compliqué de faire des sons de taulard.

Tu fais toujours raquer 1500 balles le feat ?

À l’époque tu me disais que Zesau cassait le marché.

À l’époque du double album de Ol Kainry, chaque feat avait sa vidéo promo où il posait une question, tu avais demandé direct : « est-ce que tu estimes t’être fait coffrer sur un morceau ? »

Je te retourne la question, du coup : il y a un son où tu estimes t’être fait dépasser ?

Tu m’as dit que Kertra t’avait un jour envoyé un message de soutien. Tu te dis pas que pour être vraiment au niveau, tu devras égorger un pit un jour ou l’autre ?

Pareil, t’es en train d’écouter du Express D et un mec plus vieux te dit « mais tu sais, eux…

Pourquoi tu as un portrait de toi en Freezer et pas en Végéta ?

Qu’est-ce qui t’emmerde le plus dans les commentaires qui disent que tu prends de la coke ? Passer pour un junkie ou que tout le monde oublie que t’en vends ?

Tu as déjà tenté de demander l’adresse d’un mec sur Internet à cause d’un commentaire ?

« Deux rappeurs ne s’entendent que pour parler mal d’un troisième »…

Avec le biberon vous êtes inséparables dans les clips.

La première fois que tu as vu Vald, par réflexe, tu lui as dit « tu veux combien ? »

… « Jambe-de-bois ! Jambe-de-bois ! »

Tu as dû menacer Tefa pour qu’il arrête de te forcer à prendre des refrains RnB sur tes projets ?

C’est quoi la genèse du gimmick « ish ish » ?

Et t’as découvert les armes.

Tu as eu pas mal de soucis dans le rap mais finalement, en morceau, tu n’as cité que le nom de La Fouine, pourquoi ?

Noisey.vice.com
 

KONBIBI.COM – 10/04/2017

Konbini.com
 

Quand et où es-tu né ? Quel est ton quartier ?

Sofiane, on t’appelle aussi Fianso, ou Fianso Man.

Et à un moment il y avait aussi « le quarterback du rap ».

Et Black List justement, c’est là où tu t’es encore plus ouvert à un public un peu plus large. On peut revenir sur ces années-là ? Parce qu’aujourd’hui, il y a de nouveaux médias qui te découvrent, avec ta nouvelle mixtape, Je suis passé chez So. Mais Sofiane c’est presque 10 ans de carrière…

Tu t’es fait tout seul, en soi.

Parce qu’aujourd’hui, t’as ton propre label, des studios d’enregistrement…

Je m’en rappelle. J’aimais bien, on découvrait un Sofiane un peu plus fragile…

#JesuispasséchezSo

Ça a pris sur la durée en fait.

Et toujours en indé’.

T’as capté un truc au niveau des réseaux sociaux.

En tous cas, il y a une évolution à travers cette série-là, Je suis passé chez So. T’as réussi à t’ouvrir à un public encore plus large, t’as plein de nouvelles personnes qui t’ont découvert, épisode après épisode, via les réseaux sociaux.

Parlons freestyle. Tu fais partie des kickeurs du rap français. Une espèce en voie de disparition, de plus en plus rare.

Et c’est important, pour faire vivre le rap, des projets comme Je suis passé chez So, ou celui de Demi Portion, par exemple, 2 Chez Moi, sur lequel il a fait une série de freestyles pour ensuite en faire un projet.

Et comment tu perçois le grand changement, perpétuel, et fort aujourd’hui, dans le rap ? Vu que t’es dans le game depuis un certain temps mais qu’en l’espace de sept, huit ans, le rap a grave évolué.

Tu disais aussi, en 2012-2013, dans ton morceau « Lettre à un jeune rappeur »…

Si tu avais trois conseils de vie à donner à un jeune rappeur qui se lance dans le rap, tu lui dirais quoi ?

Nessbeal et Alpha 5.20, on attend votre retour

Tu vois Nessbeal, c’est un mec qui revient que j’ai eu en FaceTime récemment. Il y en a pas mal, comme ça, qui me dise : « tu vois frère, il y a une justice. Bravo, et on t’a vu ». Tout le monde m’a vu me battre. Aujourd’hui ça se concrétise avec un avancement aussi rapide et fort. C’est beau à voir, même pour moi dans le miroir.

Si pour certains tu es une découverte, est-ce qu’on peut dire que tu fais aussi partie des piliers du rap ?

Salif et Fabe, c’est les deux seuls je pense.

Alpha 5.20 aussi ?

Maintenant, il y a un peu tout le monde qui peut rapper, du 16e au 93, qui reste le centre névralgique du rap français. Il y a eu NTM, puis Tandem, entre autres, comme porte-flambeau du quatre-vingt-treize… Là, peut-être que tu es en train de prendre le relais.

En témoigne le récent clip de « Ma cité a craqué », que t’as tourné aux Mureaux (93), en y invitant plusieurs quartiers. Comme Tandem ou la Mafia K’1 Fry l’avaient fait avant, avec « 93 hardcore » et « Pour ceux »… c’est super rare, comme événement.

Comment s’est déroulé le tournage de « Ma cité a craqué » ?

Dans ta carrière, est-ce qu’il y a eu, pour toi, un autre moment aussi fort ? Genre un morceau, par exemple.

Derrière le rappeur dur et agressif, se cache un rappeur à textes. Avec des morceaux rétrospectifs, où tu racontes des histoires. Dans l’ombre, tu fais partie des plumes les plus aiguisées du rap français.

Tes plans dans un futur proche ?

T’es le porte-parole des cités.

20MINUTES.FR – 14/04/2017

Pour le clip de Toka, Sofiane confesse. Quand il ne bloque par les autoroutes, Sofiane fait de la musique. Depuis plus de dix ans… Mais ce n’est que le 12 mai que sortira son premier « vrai » album, Bandit Saleté, déjà disponible en précommande.

 

Jusque-là, Fianso a pris l’habitude de tout faire à l’artisanale…

Aujourd’hui, la polémique autour du clip de Toka, et avant ça une vidéo où on le voit calmer le jeu entre policiers et manifestants lors d’un rassemblement contre les violences policières, ont permis à Sofiane de toucher un large public, qui n’est pas forcément le sien…

Pour autant, le rappeur refuse d’endosser le rôle de porte-parole des cités

Rappeur hardcore que les médias généralistes s’arrachent tout d’un coup, Sofiane assume la schizophrénie…

Peut-être son nouveau morceau Mon p’tit loup, dure chronique de la vie des cités chantée sur un air enjoué, fera encore un peu plus entrer la musique de Sofiane dans les foyers français…

En attendant de, peut-être, monter sur la scène des Victoires de la musique, Sofiane soigne son « vrai public » et organise une tournée parallèle à sa tournée officielle pour jour, gratuitement, en après-midi, dans les cités…

  20minutes.fr

LEPARISIEN.FR – 06/07/2017

Leparisien.fr
 
En un an à peine, le trentenaire est passé de l’ombre à la lumière…

 

On aurait dit un élu en campagne électorale…

Février 2017, rubrique société : il s’interpose à Aulnaysous- Bois entre jeunes et forces de l’ordre lors d’une manifestation de soutien à Théo…

Valoriser les gamins des quartiers…

Nous nous sommes baladé avec Sofiane dans le quartier de Châtelet-Les Halles…

Jeune, il rappait pour impressionner les aînés, mais son talent restait confidentiel…

Un prof de maths reprend un de ses titres…

Simple, direct, sans chichis : il séduit par son côté accessible…

Difficile d’échapper aux amalgames…

Saint Sofiane, priez pour eux ?

Un album coup-de-poing…

LESINROCKS.COM – 31/01/2018

Peu de temps s’est écoulé entre l’annonce de la préparation de ton troisième album, Affranchis, et sa sortie. Peux-tu nous parler de sa genèse ?

 

As-tu testé de nouvelles choses sur ce troisième album ?

Pourquoi avoir baptisé ce troisième album « Affranchis » ?

Tu t’es affranchi de quoi pour cet album ?

Dans le monde assez individualiste qu’est le rap français, tu détonnes pourtant par ta propension à privilégier sans cesse le partage. Es-tu d’accord avec ça ?

Qu’est-ce que tu évoques dans le morceau « Madame Courage » ? Peux-tu me parler de Soolking qui partage l’affiche de ce morceau et qui a une histoire bien particulière ?

Le morceau « Coluche » clôt l’album. Tu y évoques cette notoriété grandissante et finalement menaçante pour sa propre vie qu’à connu le comique à l’époque. Au final, cette notoriété lui a presque porté préjudice. Fais-tu un rapprochement avec ce que tu as vécu récemment ?

En février dernier à Bobigny au moment des émeutes autour de l’affaire Théo, beaucoup de médias t’ont présenté comme un porte-parole, comme quelqu’un capable de calmer les colères naissantes…

C’est intéressant que tu évoques le fait de ne pas toujours être conscient de ce que tu draines. La parole que tu peux avoir sur les réseaux sociaux ou dans tes émissions peut avoir des répercussions ?

Il y a par exemple le concert de Molenbeek en novembre dernier où, apparemment, le public sur place a mal pris une phrase que tu aurais prononcé dans un de tes morceaux… S’en est suivi une bagarre…

Tu as compris ce qu’il s’était passé ?

Tu aurais très bien pu partir sans finir ton concert…

Tu es père de deux enfants. Est-ce que ça joue sur tes décisions lors des scènes qu’on a évoquées mais aussi sur tes textes et ta musique ?

Ton année 2017 a été chargée. Comment tu vas faire pour maintenir ce niveau en 2018 ?

Tu as connu un début de carrière plutôt compliqué, tu as mis du temps à percer. Est-ce que ça te permet de relativiser et de garder les pieds sur terre ?

Et toi justement ? J’imagine que tu l’as écrites à toi-même cette lettre…

Tu as d’autres projets prévus en dehors de la musique. Une carrière au cinéma ?

As-tu le luxe de pouvoir refuser des propositions que tu n’aurais pas eues il y a deux ans ?

Elle est loin cette vie là aujourd’hui ?

Le verdict de ton procès, pour avoir coupé la circulation d’une autoroute pour le clip de « Toka », est attendu pour le 5 février. Dans quel état d’esprit te sens-tu ?

  Lesinrocks.com

LIBERATION.FR – 23/04/2018

Liberation.fr
 
Au début des années 2000, Sofiane Zermani s’est retrouvé seul aux Mureaux, en pleine nuit…

 

En 2016, le rappeur le détourne en «Je suis passé chez So»…

En février, on a rencontré Sofiane, 31 ans, dans un tout petit coin de studio, derrière les Champs-Elysées, à Paris…

Il y a un peu moins d’une dizaine d’années, Sofiane (dit «So», «Fianso» ou encore «Fiansoman») explique qu’il couchait sur une feuille de papier les noms des directeurs artistiques…

En parallèle, il échafaude des plans du même acabit pour se rapprocher des artistes avec lesquels il s’imagine faire un bout de chemin…

Sofiane grandit à Stains, avant de déménager à quelques kilomètres de là, au Blanc-Mesnil…

En 2013, il sort un titre fleuve intitulé Lettre à un jeune rappeur sur fond de violon…

Avec le recul, pourquoi faisaient-ils un million de vues et pas toi ?

Au milieu de l’entretien, «So» a dit «pardon» pour décrocher. Au téléphone, son épouse lui signale qu’Affranchis, quelques jours après sa sortie, est déjà disque d’or…

En juin, son paternel s’est retrouvé dans l’émission Sept à Huit, sur TF1…

Il vit avec sa famille dans un pavillon à Aulnay-sous-Bois. Sa maison est un investissement datant des années moins fastes…

Concernant l’écriture, justement, comment gère-t-on trois disques en un an ?

Parmi des titres écrits mécaniquement, il y en a qui ont marché ?

Derrière le succès de Sofiane, il y a une équipe, dont Tefa, producteur incontournable du rap français…

Cinq ans plus tard, «Fianso» s’assied à la table des patrons. Le label qu’il a fondé, Affranchis Music, fait partie de la galaxie du géant Universal…

«Notre grande phrase est de répéter que le rap est la musique qui vend le plus en France. Mais qui en profite ? Plus les patrons issus du milieu se multiplient, plus on garde le contrôle et on se réapproprie les retombées de notre musique.»

En 2017, il a lancé «le Cercle» sur YouTube. Des valeurs sûres, des talents émergents sur le web et des trombines inconnues freestylent dans un décor à mi-chemin entre tripot clandestin et…

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