Si les années 90 représentent une génération marquante musicalement, le genre cinématographique de cette décennie est lui aussi typique. Mais là où les films des années 80 se contentaient principalement d’exposer les codes de la culture et de sa diffusion, au cours des années 90 la plupart des films sur le Hip-hop soulignent le grand nombre d’éléments et de facteurs qui ont influencé ce genre musical.
Des sujets explosifs comme les gangs et le trafic de narcotiques ont commencé à se propager dans la musique, et on a pu voir la même chose se produire dans le cinéma. Le développement de la technologie et l’augmentation des budgets ont contribué à l’arrivée d’autres propositions, comme les comédies, qui sont donc présentées dans cette liste.
Même si la concurrence était raide et les choix compliqués, nous avons choisi les meilleurs films que cette décennie a pu nous offrir…
House Party (1990)
Réalisateur :Réalisateur : Reginald Hudlin
À travers cette comédie, Kid N’ Play a su montrer de manière incroyable que la musique et la danse Hip-hop pouvait être mises en valeur au cinéma dans ce premier film du réalisateur Reginald Hudlin. Après sa sortie, toute une génération s’en inspirait pour savoir quoi faire d’un toit et de quatre murs lorsque les parents sont pas là. Le film a également eu plusieurs suites, mais la plupart des fans se sont arrêté au numéro 2 et ce n’est pas nous qui les blâmerons pour çà.
Boyz N The Hood (1991)
Réalisateur : John Singleton
Lorsque La Bibliothèque du Congrès des États-Unis inscrit votre film dans le Registre Cinématographique National, vous pouvez être sûr d’avoir tapé là où il fallait. A l’époque, Singleton voulait juste montrer au reste du pays ce à quoi pouvaient être confrontés les habitants des quartiers chauds de Los Angeles pendant une journée lambda. BNTH a révélé de nombreux acteurs (avec au casting : Ice Cube, Cuba Gooding Jr., Nia Long, Morris Chestnut et Angela Bassett dans leurs premiers rôles principaux dans un film) et a fait de Singleton le plus jeune réalisateur à recevoir l’oscar du meilleur réalisateur.
New Jack City (1991)
Réalisateur : Marvin Van Pebbles
Avant que les rappeurs ne gagnent vraiment leur vie en racontant dans leurs chansons comment il vendent du crack, les vrais trafiquants de drogue infestaient leurs propres communautés avec des conséquences dramatiques. New Jack City est allé au-delà du drame et du simple film policier, il a mis en lumière ce qu’était le cœur d’une black mafia en l’immortalisant avec des morceaux rap toujours reconnus à ce jour (Cash Money Brothers, Nino Brown, The Carter, etc.)
Juice (1992)
Réalisateur : Ernest R. Dickerson
La première grande apparition de Tupac Shakur dans son rôle menaçant de Bishop est aujourd’hui encore l’une des meilleures performances d’un rappeur à l’écran. L’histoire de ces quatre meilleurs amis de Harlem qui passent de conneries d’adolescents à la trahison donne au monde une image crue montrant que même un innocent enfant peut facilement se laisser entraîner dangereusement par la vie de rue. Le film nous apprend à reconnaître nos limites.
CB4 (1993)
Réalisateur : Tamra Davis
Avant que le film Straight Outta Compton n’enregistre des millions de spectateurs, CB4 a fait rire en décrivant simplement la montée en puissance du gangsta rap. Nelson George et Chris Rock ont coécrit cette parodie réalisée par Tamra Davis, qui dépeint les premiers représentants du gangsta rap avec intelligence et en analysant parfaitement ce qui attirait les rappeurs dans ce sous-genre controversé. Les caméos de Eazy-E et de Ice Cube démontrent également qu’ils savent faire preuve d’humour (et alimentent une véritable réflexion d’ailleurs). Il faut aussi mentionner que le film Fear of a Black Hat de Rusty Cundieff est sorti presque au même moment et même si l’humour est semblable en termes de qualité, c’est la parodie de Locash qui au final fut le plus impactant.
Menace II Society (1993)
Réalisateur : The Hughes Brothers
Tupac s’est peut-être fait éjecté du casting (et par la suite inculpé pour agression contre Allen Hughes), mais cela n’a pas empêché le film d’être l’une des représentations les plus mémorables de la culture des gangs de Los Angeles au début des années 90. Menace II Society a également immortalisé le personnage de « O-Dog » (Larenz Tate) comme un meurtrier, un parano, et un maniaque, le tout avec de la répartie, en somme la référence ultime Hip-hop West Coast.
Above The Rim (1994)
Réalisateur : Jeff Pollack
Avec encore une incroyable performance de Tupac, The Rim se dresse comme le drame sportif par excellence. Le film s’interroge sur le nombre d’athlètes professionnels en herbe qui se sont fait prendre au piège, n’ayant jamais pu exploiter leur potentiel. Ajoutez à ça une bande originale énorme, avec notamment Warren G dans l’ultra classique morceau « Regulate?» feat. Nate Dogg, et vous comprendrez facilement pourquoi le film continue d’avoir autant de succès aujourd’hui.
Friday (1995)
Réalisateur : F. Gary Gray
Demandez à une bande de B-boy quelle est leur scène préférée du film Friday et vous aurez autant de réponses que de pellos réunis. Au moment de sa sortie, le film devint immédiatement aux états-unis la comédie la plus populaire sur la vie de quartier et sur l’herbe de la décennie (à regarder en VO please) et a donné naissance à plusieurs répliques cultes comme « You got knocked the fuck out », « Clawd have mercy » et « Daaaamn ». Il a donné deux suites, une série animée au format court et on retrouve d’innombrables références au film certifiées Cube et DJ Pooh dans le Hip-hop.
The Show (1995)
Réalisateur : Brian Robbins
Dix ans avant l’arrivée du film en salles, le mouvement Hip-hop était encore considérée comme un truc nouveau, une tendance vouée à disparaître. Quelques années plus tard, Russell Simmons et son label Def Jam, qui émergerait comme fer de lance de l’industrie du disque, signait avec les plus grandes stars rap de l’époque comme The Notorious B.I.G., Puff Daddy et Bad Boy Records, Dr. Dre, Snoop Dogg[y Dogg] et Death Row Records, le Wu-Tang Clan et beaucoup d’autres. La bande originale qui accompagne ce film-documentaire est également considérée comme l’une des meilleures compile de rap jamais créées.
Belly (1998)
Réalisateur : Hype Williams
D’un point de vue visuel, c’est de loin le film de la liste qui a le plus de style. C’est avec Belly que Hype Williams a voulu passer d’un statut de réalisateur de clip de rap reconnu à celui de cinéaste. Et tout ça avec Nas, DMX et T-Boz des TLC au casting, des personnalités du Hip-hop qui n’avaient aucune expérience dans le monde du cinéma. Son côté sombre fait de Belly un film de rue culte et un classique à part.
Traduit d’un article d’Hip-hop DX