La dernier projet du feu follet Jean Grae, « Dust Ruffle » que tu peux télécharger ici, est une machine à remonter dans le temps et surtout une très bonne rétrospective musicale…
Jean Grae est passé de l’ombre à la lumière tel un phénix au cours de la dernière décennie ; comme un retour à l’époque du rap féminin compétitif, basé au mérite et au talent plutôt que sur le bling bling. En plus de ses meilleurs efforts lyricales, comme son « Jeanius LP » en collaboration avec 9th Wonder et son alliance avec le défunt label Blacksmith de Talib Kweli, Dust Ruffle rassasie ses fans attendant nerveusement ses productions lâchées au compte-goutte. C’est donc une sélection de sons rares pour démarrer une année 2013 censée être productive… En tout cas elle nous a compilé un showcase filant l’eau à la bouche.
Jean Grae est une des femmes les plus protéiformes dans le Rap, gagnant le même respect que ses homologues masculins avec des chansons affichant de l’esprit, du sex-appeal et en ayant le cœur sur la main. Dust Ruffle permet à sa complexité de faire surface, rassemblant une série de clichés Polaroid de sa longue carrière, emmenant les auditeurs dans un voyage au cœur des évolutions artistiques qu’elle a vécu. » Neckface » et » What Cha Gonna Do » sont lourdement calibrés, hyperactif, et représentatif d’un style que Jean emploie beaucoup moins maintenant, tandis que les sonorités plus aériennes sur » Lights Off » reflètent une plus grande ouverture.
Quoique daté et assez inégal, en raison de ses enregistrements irréguliers, Dust Ruffle joue bien le rôle commémoratif énoncé en introduction de cet article, rendant hommage à la passion combative de Jean Grae. On voit ses progrès, son évolution moderne, comme son amusement sur » Mean Jean » ou sa complexité narrative sur » The Setup « , les deux restant loyaux envers son âme underground. Dans le fond, cette collection variée renforce un peu plus le genre musical iconoclaste prodiguée par Jean.