Quand on voit des rappeurs hardcore comme Sefyu gagner aux Victoires de la musique en 2009 ou plus récemment, dans une veine plus mainstream, Orelsan raffler le 3 mars 2012 la victoire de l’album de l’année dans la catégorie rap et musiques urbaines pour » Le chant des sirènes » ainsi que celle de Révélation du public, on se dit que le hip-hop c-fran n’est pas en train de régresser…
La représentation du rap dans les différents médias évoluent donc positivement, ainsi que les ventes d’albums, dans un contexte pourtant sulfureux de la veine chasse aux pirates, comme en témoigne la fermeture de MegaUpload n’empéchant pas des dizaines d’autres sites à toujours proposer du contenu illégal. Comment vendre quand tout est gratuit sur eMule, Torrent ou encore RapidShare ? Difficile pour les petits mais les gros bonnets s’en sortent…
Preuve d’un bon contexte pour le biz du rap, Sexion d’Assaut et 1995 qui chacun sortaient le 5 mars 2012, leur nouveau projet, se sont classés directement premier et second sur la plateforme iTune !
Une semaine plus tard on apprend que Sexion d’Assaut a écoulées 66 000 exemplaires (50 000 CD + 16 000 MP3), ce qui est tout bonnement une claque ! Best entrée au top de 2012 et surtout best vente digitale jamais réalisée pour un artiste français.
Au même moment le groupe 1995 arrive huitième au top album, avec un chiffre honorable de 8500 albums vendus. C’est donc la preuve qu’un groupe nouveau, donc normalement un petit peu voué au parcours du combattant, réussi à vendre quand même. Mais pour ça il faut réussir à rattisser large car on voit que certes malgré une technique irréprochable, 1995 reste un groupe de hip-hop presque bon-enfant si on les compare à du Tandem ou du Assassin. D’ailleurs Sexion D’ass ratisse large aussi mais je pense que y’a pas le choix pour être une locomotive du mouvement.
Finalement le seul à soulever des idées » qui font mal à la france « , c’est Orelsan qui dans la chanson » Suicide social » arrive à ironiser en poussant la caricature d’une galerie de portrait de sales connards (patrons, jeunes fachos etc.) à son paroxisme pour en arrière plan quand même bien égratigner le système capitaliste.
Alors c’est vrai que cela est contradictoire de cracher sur un système qui permet de vous renflouer, mais je pense que ce n’est pas un » suicide » mais un devoir social qu’Orelsan effectue concensieusement… Sexion D’ass de son côté enfile son costume de détenteur d’atmosphère et il en faut, à l’image du premier extrait du dernier opus : » Mets pas celle là « .