Personne n’a pu raté en se baladant les graffitis et tags sous ses pieds, sur des murs abandonnés, aux bords des toits. Un moyen d’expression évolutif de notre société contemporaine. Cependant bien des personnes ont du mal à le qualifier d’art, comme la conférencière Chantal Nivlet-Januel…
Au départ on parlait d’Art urbain pour désigner l’utilisation de l’environnement et des installations des villes dans la création contemporaine des années 60. Les tagueurs s’octroient donc au départ le mobilier urbain, choquant ainsi la populace qui demande réparation. L’art municipal n’a alors pu la côte, c’est librement sur des propriétés publiques que les artistes veulent s’exercer, avec les émotions fortes induites par le risque de se confronter avec la police. On évolue donc la nuit avec dans la bouche le goût de l’interdit en défiant l’ordre établi, pour ressentir également une montée d’adrénaline.
Vandalisme ou colère populaire ?
Le monde fugace des grapheurs subversifs réagiront à cette « création-récréation », parfois sans se rendre compte des menaces : amendes, arrestations, prison et dans le pire des cas la perte de leur état civil.
D’acte de vandalisme on aurait pu qualifier cette forme d’art, le fait d’un individu ou d’un groupe pour faire passer un message bien souvent codé, sans volonté artistique… Mais ensuite va naître le Street art et sa valeur subversive est considérable : par activisme pour signifier la rancœur face à un fait sociétal ou pour passer un message puissant le plus fameux étant le mur de Berlin. Grâce à Jack Lang, ministre de la Culture, cet art se verra en quelque sorte réhabiliter, comme par exemple lors de la première grande exposition d’art graffiti au musée des Monuments Français en 1992.
Le grapheur Bastien passe de la prison à la toile et buzz avec des graffitis valant 100 fois plus cher… Un grapheur et artiste peintre américain dans cette même veine d’art, JonOne, quitte New York pour Paris en 1987. Dans les années 90, il fait reparler de lui grâce à son travail sur toile dans des compositions graphiques équilibrées.
Aujourd’hui l’Art urbain est donc bien reconnu, mais malheureusement il est victime de son succès comme en témoigne les vols d’œuvres de l’artiste Invader durant l’été 2017 par des personnes se faisant passer pour des agents municipaux.