ATK offre son premier album [TÉLÉCHARGER]

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Nous sommes en 1998. Je suis en terminale. Un graffeur de ma classe me fait découvrir le premier album d’ATK, sorti 2 ans auparavant. Malgré ce léger retard, ll avait drôlement bien fait…

 

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Cet album m’a marqué non pas pour sa haute technicité sonore, mais pour sa sécheresse quasi métallique. Biensur, inutile de vous dire qu’à cette époque que les jeunes de moins de 15 ans ne peuvent pas connaître, ce groupe était (et est probablement encore) ce qui se faisait de mieux, et rappait avec une maîtrise syllabique encore aujourd’hui difficilement égalable.

Mais vraiment, ce premier album qui fut offert par le groupe (via leur site internet dans les années 2000 d’après mes lointains souvenirs) détonne dans sa production à base de samples peu (re)travaillés mais bien sélectionnés. Jamais notre oreille aura été si près de la basse et du beat. C’était quasi-mécanique, presque organique, certes un peu sec (encore pire si on écoute ça aujourd’hui en 2015). A l’époque déjà, un sentiment de désuétude émanait d’autant que j’avais hérité d’une copie sur cassette audio (avec donc un léger souffle), à l’heure où on commençait à écouter des Chroniques De Mars en MP3 ou bien des Première Classe en CD dans l’autoradio, ou encore des fiévreux album des NTM quelquesoit le support…

Malgré tout, un kiff survivait au-delà de la nostalgie grâce aux techniques de flows agrémentées de phases bien marrantes comme  » je rentre chez toi comme le père noêl « … En fait ils se sont fait grave plaisir en  » cherchant plus loin les phases chelous comme Alain Afflelou « . C’est donc une bonne ribambelle de MC’s, avec pas moins de 3 sections lyrikales, bref un joyeux melting pot artisitique : Axis et Antilop Sa (Apocalypse), Test et Fredy K (Maximum de phase), et enfin Cyanure, Freko Ding’ (Legadulabo).

On était donc déjà dans le gras dur du rap français sans que je m’en aperçoive à l’époque, certainement à cause de cet incroyable parfum d’amateurisme : des performeurs hors-normes qu’on dirait enfermés dans la cave de la MJC. Bref, c’était ultra pitorresque, et si le matériel sonore aurait été à la hauteur, nul doute que l’effort se serait transformé en bombe… Quand on écoute d’ailleurs les remixs de certaines tracks réalisés plus tard, on voit bien le  » fossé  » entre les moyens. Mais justement, c’est bien cette simplicité dans le produit et son emballage qui donne tout son charme à cet opus aujourd’hui passé dans l’oubli.

Deux chansons se détachent très nettement du lot : la piste 7,  » Esprit Speed  » interprété par Légadulabo et encore plus fort la 9,  » Impalpable  » de Maximum De Phases. Le sample est tout simplement hallucinant, qui pourrait me hanter jusqu’à la fin de mes jours, et les phases dignes de  » David Carradine  » ou bien  » un serpent de sable  » qui se faufile. Je suis vraiment fier de cette trouvaille, car elle constitut un OVNI dans la discographie d’ATK, et n’ayons pas peur des mots, un chef d’oeuvre du Hip-hop underground quasi éclipsé par l’opus de niveau professionnel sorti deux ans plus tard ( » Heptagone « ).

C’est vrai qu’avec Micro Test, distribué uniquement en format vinyl et entièrement auto-produit, pas question de tune ou de clip sur M6, c’est rugged’n raw. Ce téléchargement permet de gratuitement connaître ce que le rap parisien a de plus technique et original depuis ces 20 dernières années, rien que ça : c’est comparable sans éxagérer avec le Wu-Tang (les sons étaient très sauvages et minimalistes sur leur premier opus), car ATK est bel et bien un possee de lyricistes aux personnalités les plus déjantées les unes que les autres avec biensur pour vieux bastard Freko Dingggggg. Et puis, franchement, Cyanure pourrait se mesurer à n’importe quel le fine lame de Bone Thugs N Harmony !

 

 

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